A69 :
Marie Toussaint Aux côtés des “écureuils” poursuivis en justice pour avoir défendu le vivant

Publié le 17 janv. 2024, avec Marie Toussaint

Le 17 janvier 2024 à Toulouse se déroulait le procès de quatre « écureuils ». Ces opposant·es au projet d’autoroute A69 sont poursuivi·es devant le tribunal pour « faits ou violence à l’exécution de travaux publics ou d’utilité public ». Marie Toussaint était citée à comparaître, aux côtés des militant·es incriminé·es dont la seule boussole est de protéger l’environnement contre un projet d’un autre âge.

Je suis fière d'être au côtés des citoyens et citoyennes du Tarn qui se battent pour protéger le vivant.
 Marie Toussaint, au tribunal de justice de Toulouse. 

Avant d’expliquer pourquoi l’A69 doit être abandonnée, il faut saluer le courage de ces écureuils, qui prennent des risques judiciaires pour la préservation du vivant. En mars 2023, alors que des travaux de cette nouvelle autoroute devaient commencer, Stéphane Fillion, Lison Wanegue, Maël Tortel et Elouan Hardy ont empêché des machines de chantier de couper des arbres sur le tracé autoroutier. Le fait qu’ils se retrouvent aujourd’hui face à la justice est lunaire : aucune autorisation officielle à l’abattage des arbres n’avait été délivrée, et leur action a été menée sans violence. C’est grâce à leur mobilisation que l’opposition à l’A69 a le retentissement médiatique nécessaire pour révéler aux yeux du grand public l’incongruité du projet. Il s’agit en effet d’un projet climaticide et anachronique. Que permettrait l’A69 ? De gagner 20 minutes pour relier Castres et Toulouse. Que détruirait l’A69 ? 300 hectares de terres agricoles qui seraient artificialisés, la destruction de centaines d’arbres et un recul dramatique de la biodiversité sur le territoire.

En raison son impact sur la nature, ce nouveau tronçon a reçu un avis défavorable de l’Autorité Environnementale qui le qualifie "d’anachronique au regard des enjeux et ambitions actuels de sobriété”. Ce projet ne rencontre en outre même pas l’assentiment de la population locale : 61% des habitants des deux départements se disent favorables à l'abandon du projet (IFOP) et 75% des élu·es du Tarn y sont opposés.

À cette opposition locale s’ajoute la lettre ouverte de plus de 2 000 scientifiques, dont certains membres du GIEC, qui appellent Emmanuel Macron à renoncer à l’A69. Cette mobilisation locale s’est confirmée lors de la venue de Marie Toussaint à Toulouse. Après son témoignage au procès se tenait un moment de création de liens et d'intelligence collective aux Halles de la transition à Toulouse, organisé par le groupe local Toussaint 2024.

Plus de 70 personnes sont venues débattre à propos des possibilités de transformer la désobéissance civile en engagement politique, et sur la thématique du lien entre les enjeux locaux et l’Europe. Face à l’urgence du changement climatique, Marie Toussaint et les intervenant·es défendent une nécessaire complémentarité des modes d'action. Une salle pleine à craquer, et surtout pleine d’espoir et d'enthousiasme.



Pourtant, le projet continue son chemin… 55 kilomètres d’asphalte pour gagner 20 minutes alors même qu’une route nationale 2x2 voies existe. Et si le coût environnemental est désastreux, le prix des trajets, lui aussi, est honteux : 17€ l’aller-retour, ce qui en fait l’une des autoroutes les plus chères de France. Dans la droite ligne de la campagne des Européennes, Marie Toussaint a rappelé qu’une fois de plus la politique se fait contre les plus pauvres qui ne pourront pas bénéficier d’une infrastructure hors de leurs moyens.

Mais alors, qu’est-ce qui provoque un tel entêtement des partisans de ce projet, à commencer par la présidente de la région Occitanie, Carole Delga ? Pourquoi agir contre la population locale, contre l’avis des scientifiques et contre l’environnement ?

Cet amour du bitume est incompréhensible pour toutes celles et ceux qui comprennent qu’un monde nouveau, moins émetteur de CO2, respectueux de l’environnement, doit urgemment advenir. Les intérêts privés sont importants : la concession autoroutière de l’A69 est détenue par deux sociétés de capital-risque luxembourgeoises. Une commission parlementaire a été lancée par les députés écologistes pour faire la lumière sur les zones d’ombre qui entourent ce projet. D’autres procès d’opposant·es à l’A69 s'égraineront tout au long de l’année. Chaque acte de désobéissance civile est incomparable face aux dégâts irréversibles qu’engendrerait ce projet d’autoroute. 

Marie Toussaint et les écologistes soutiendront les militant·es qui partout combattent l’absurdité d’un monde économique qui prétend s’affranchir des limites planétaires

Le jugement des 4 militants « écureuils » a été mis en délibéré. La décision sera rendue le 28 février 2024. 
 Se battre contre ces grands projets inutiles est important pour vous ? 

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