Dignité · Meeting pour la justice

Publié le 20 janv. 2024, avec Marie Toussaint

Chers amies, chères amis,

Merci de vous être déplacés, d'avoir bravé le froid et le verglas pour venir participer à ce moment d'échange et de mobilisation.

Merci à Sue Ellen Demestre, merci à Pierre Pluta, merci à Brahim Ben Ali, Dorothée Kennedy, Coralie Bonvarlet, d’être venus témoigner de vos combats ou de vos conditions d'existence.

On va se parler clairement pour que personne ne puisse vous formuler aucun reproche: votre présence m'honore mais elle ne vaut pas soutien.

Je n'embrigade pas vos vies et vos engagements dans notre combat électoral.

Mais je vous remercie d'autant plus d'avoir accepté de mêler vos voix aux nôtres pour faire entendre le cri de la dignité qui se soulève.

Je vous remercie d'être venus combattre l'indifférence des dominants qui conduit aux pires injustices environnementales, c'est à dire au sacrifice de la santé des gens du voyages relégués, à l'abandon des vies ouvrières, à l’épuisement physique et mental des plus précaires.

Il n'y a pas d'un côté les injustices environnementales et d'un autre l'injustice sociale.

Ce sont les deux faces d'un même système d'oppression et de destruction.

Et je le dis ici, sur ces terres du nord ou mon grand père était mineur, et ou tant et tant ont eu à souffrir de la silicose.

Ici ou aujourd'hui encore la classe ouvrière victime de l'amiante qui l'a empoisonné crache ses poumons pendant que l'État silencieux et complice, crache son mépris.

Tout se tient. L’effondrement de la biodiversité et le champ de ruines social relèvent du même capitalisme aveuglé par une financiarisation outrancière.

Alors je veux dédier ce rassemblement à celles et ceux qui sont en train de perdre leur travail chez PIMKIE.

Après Camaïeu, après Kookaï et d'autres enseignes.

Le secteur souffre. Et les travailleurs et les travailleuses qui y exercent souffrent.

La perte de son emploi est toujours un drame parce que dans une boite, qui ferme on laisse plus que quelques heures de sueur, on laisse une part de soi qu'on a donné sans compter à l'entreprise.

Je veux vous dire que le modèle de la fast fashion qui aujourd’hui conduit à vous jeter comme des kleenex, nous le combattons parce qu'il est basé sur l'exploitation des plus démunis, sur la mise en concurrence des travailleurs et des travailleuses, sur la tromperie des consommatrices et des consommateurs, et sur la destruction de la planète.

Le tsunami qui vous tombe dessus est celui du capitalisme mondialisé : il faut se battre pour la relocalisation de l'économie, pour produire ici, ce dont nous avons besoin ici, pour créer des emplois solides ancrés dans les besoins des territoires.

Une autre économie est possible, une autre économie est nécessaire si on veut faire face à la fois à l'urgence climatique et à l'urgence sociale.

Nous n'avons pas d'autre choix que de l'inventer ensemble, en imposant de nouvelles règles du jeu.

C’est un des sujets que je porterai dans cette campagne des élections européennes, notamment en défendant le protectionnisme vert aux frontières de l'Europe.

Alors salariées et salariés de Pimkie, contre toutes celles et tous ceux qui veulent opposer défense de l'écologie et défense de l'emploi, je veux vous dire que vous avez tout mon soutien, ma solidarité et celui de la salle tout entière.

Je veux dans le même élan m'adresser à celles et ceux qui ont subi le plus grand plan social des 50 dernières années. Je parle de la partie du monde agricole qui voit ses revenus fondre.

Je parle de celles et ceux qui travaillent si durement et vivent si chichement.

Je parle de celles et ceux qui se suicident dans un accablant silence, reflet de l'indifférence honteuse de nos sociétés devant le fléau social qui s'est abattu sur celles et ceux qui font tant pour nous.

Je sais les sujets qui parfois nous opposent.

Je sais les manipulations qui visent à faire de nous des irréconciliables.

Mais au contraire, je sais que ce n'est qu'ensemble que nous pourrons affronter la violence du dérèglement climatique et de la crise sociale.

Nous sommes réunis autour d'un mot, un mot boussole, un mot balise, un mot qui est le phare qui doit nous éclairer quand la nuit de l'obscurantisme et du désespoir s'abat sur nous.

Ce mot, c'est le mot dignité. Il peut résonner en nous de manière différente, selon notre histoire, notre origine, notre parcours.

La dignité est notre bien le plus précieux et si elle n'est pas côté en bourse, c'est qu'elle n'a pas de prix.

Ce mot fait souvent couple avec l'idée de justice.

Je dirais même que justice et dignité sont inextricables, si bien qu'abimer l'une c'est toujours blesser l'autre.

Retenez ceci : l'indignité n'est jamais juste et l'injustice n'est jamais digne.

C'est au nom de l'égale dignité humaine que nous demandons un cessez le feu à gaza aujourd'hui comme nous avons condamné les attentats barbares du 7 octobre.

C'est au nom de la justice que nous réclamons le respect du droit international et que nous demandons d'un même tenant la libération des otages du Hamas, et l'arrêt de la politique de vengeance menée par le gouvernement Netanyahou.

En semant la haine et en défendant une politique coloniale, il n'obtiendra jamais la sécurité pour son peuple.

Et c'est au nom de l'amour de notre prochain que nous voulons la paix, la paix tout de suite, la paix maintenant, et la paix longtemps.

La France et l'Europe doivent exiger un cessez-le-feu immédiat parce que chaque vie détruite, chaque vie mise en lambeaux, chaque vie injustement scarifiée par les stigmates de la haine nous éloigne de la possibilité de la paix.

On me dira que c'est naïf d'évoquer l'amour de notre prochain.

Je répondrais ceci : qu'avez-vous de mieux en magasin ? la haine généralisée ? la guerre de tous et toutes contre chacun et chacune ? L'indifférence érigée en dogme et l'égoïsme en vertu ? La folie d'une société qui écrase les plus faibles ?

Relisez les mots de Martin Luther King, qui a écrit des pages magnifiques à ce sujet et vous comprendrez que l'amour véritable de son prochain est une force révolutionnaire et pas un filet d'eau tiède.

Je le dis pour mes amis de la gauche radicale qui ne cessent de m'attaquer en mélangeant tout avec une mauvaise foi qui ne les honore pas.

Ils réduisent ma proposition de considérer la douceur comme une puissance de changement à de la mièvrerie et ont moqué mon engagement contre la pauvrophobie comme étant une forme dépolitisée de charité, qui refuserait de s'en prendre aux sources de la pauvreté.

Ils se trompent.

Parce que la pauvrophobie, c'est le nom de la guerre menée contre les pauvres.

Regardez la politique actuelle du gouvernement Macron. Ils n'agissent pas contre la pauvreté mais contre les pauvres.

On peut résumer leur politique d'une formule : surveiller plus, pour punir plus.

Le pauvre ne serait-il pas responsable, au fond de sa situation ? Voilà l'odieux soupçon qu'on fait peser sur les personnes en situation de pauvreté.

Le pauvre est accusé d'être un parasite, un inutile, un improductif, un oisif, un surnuméraire.

C’est au mieux un velléitaire, qui n'a pas le sens de l'effort, au pire un ennemi de l'intérieur dont les tares congénitales sont la paresse, l'alcoolisme, le manque d'hygiène etc...

Le pauvre, c'est toujours celui qu'il faut sermonner, remettre dans le droit chemin, contrôler. Au nom de la bonne gestion des finances publiques, on traque les plus pauvres, on leur demande en permanence de rendre des comptes.

Au nom de la lutte contre le chômage on rentre dans une logique où il s'agit de contraindre les plus pauvres à accepter n'importe quel poste.

Au nom de la sécurité publique au lendemain des émeutes, on accuse les familles pauvres de ne pas savoir éduquer leurs enfants, et on imagine tout un arsenal coercitif pour les contraindre.

Parce que c'est bien connu, "ces gens-là ne tiennent pas leurs gosses..."

Ces gens-là, j'ai grandi avec eux, parmi eux, parce que mes parents engagés à ATD quart monde avaient fait le choix d'agir aux côtés des personnes en situation de pauvreté.

Et toujours j'ai entendu les bourgeois de gauche et de droite faire la leçon aux plus démunis.

Toujours j'ai vu la main des institutions venir s'abattre sans douceur sur des familles en difficulté.

Toujours j'ai vu l'effort pour tenir debout, l'inventivité pour faire face, la dignité pour continuer à vivre malgré une société qui vous refoule, vous exclut, vous écrase.

Je ne serai pas la femme que je suis devenue sans cette confrontation avec la réalité du monde.

Alors je veux dire merci à mes potes des Aubiers qui m'ont forgée et qui sont gravés dans ma mémoire comme on grave dans la roche.

Je veux dire merci à l'association ATD quart monde qui m'a tant enseigné et continue à m'inspirer.

Surtout je veux dire merci à mes parents pour tout ce qu'ils m'ont donné.

Merci pour votre exemple. Merci pour votre modestie. Merci pour votre courage et votre entêtement.

Papa, Maman, parfois quand j'étais petite, je ne comprenais pas vos choix, vos absences.

Papa tu connais le coin: tu as travaillé ici à Villeneuve d'Ascq, à la Serre des prés.

Pourtant, tu n'as pas voulu venir ce soir.

Quand je t'ai demandé de venir parler de la lutte contre la misère, parce que je ne voyais pas qui d'autre le ferait mieux que toi, tu m'as répondu, avec modestie : "qu'est-ce que j'aurais à dire ?"

Mais tout papa, tout.

Et maman, même si tu n'es plus là, j'essaye de suivre le chemin sur lequel vous m'avez engagée...

Je marche dans tes pas maman, même si jamais ma foulée n'aura l'élégance et la détermination de la tienne sur le chemin de la justice...

Grâce à vous je ne baisse pas la tête quand la bataille commence.

Et je défends vos idées, mes idées, et celles des écologistes dans cette campagne si rude où les coups les plus durs viennent de la gauche.

Je parle clairement, mais je parle sans virulence. Non par faiblesse, mais par choix. C'est une question politique que de choisir de réfuter l'engrenage de vitupération imposé par nos adversaires.

Ne comptez pas sur moi pour rejoindre aucune des cliques vociférantes que je vois se déchainer sur les réseaux sociaux.

Je pense profondément que les outrances verbales ajoutent au malheur du monde.

Et je sais qu'à l'exacerbation du débat public nous n'avons rien à gagner et tout à perdre.

Je ne veux pas nourrir les algorithmes de la discorde et du ressentiment. Nous devons refuser ce qui nous dégrade. La mesure est aussi l'une des formes du combat pour la dignité.

Mon écologie ne fait pas la leçon aux pauvres : elle apprend d'eux, se déploie à partir d'eux, s'appuie sur les inégalités qu'ils subissent pour remettre en cause le désordre écologique et social du monde.

Oui je parle de désordre social car considérer que le monde comme il va est en ordre serait accepter que l'injustice est l'ordre et que c'est la justice qui fait désordre.

Il faut inverser l'ordre des priorités.

Nous devons penser la politique à partir de la vulnérabilité, à partir des vulnérabilités : la politique doit d'abord consister à comprendre que l'humanité est fragile, que le vivant dans son ensemble est fragile et qu'une politique de civilisation doit d'abord être une politique du soin.

La santé, physique ou mentale, est d’ailleurs l'un des meilleurs étalons de la qualité des politiques publiques engagées.

Vivre en bonne santé est un droit.

La vulnérabilité, au fond, est notre condition commune.

Mais nous ne sommes pas tous et toutes égaux devant la vulnérabilité.

Et le règne de la domination n'a eu de cesse d'accroître la vulnérabilité des plus faibles, celles et ceux que le patriarcat, le capitalisme, la pensée raciste ont jugé subalternes.

Nous voulons combattre l'extension du domaine de la vulnérabilité par des protection sociales et environnementales nouvelles.

Je veux donc une Europe du care : la main de l'État doit être douce avec les plus vulnérables au lieu d’être toujours plus dure à leur égard.

C’est le sens du droit de veto social que je propose en Europe. Je veux que l'Europe se donne la dignité de toutes et tous comme boussole plutôt que la recherche du profit pour une poignée.

Pour que la lutte contre la pauvreté devienne la colonne vertébrale de l'Union Européenne,

Je reprends la proposition des associations de lutte contre la pauvreté qui demandent depuis des années à ce que l'ensemble des politiques publiques soient passées au crible de la lutte contre la pauvreté.

Le droit de veto social que nous proposons est simple: pas une mesure, pas une politique ne doit être adoptée, si après étude d'impact on voit quelle est néfaste pour les 10% d'européens les plus pauvres.

Par ailleurs cette proposition fait système avec une rupture de paradigme: on n’assiste pas les pauvres, on doit les associer au processus de décision des politiques les concernant.

L'expertise populaire doit avoir droit de cité dans toutes les décisions politiques.

Le droit de veto social, c'est la règle d'or de la lutte contre la pauvreté.

Je prétends que cette règle est plus juste et plus rationnelle que la règle des 3 % de déficit qui a longtemps cadenassé l'Union Européenne en imposant l'austérité.

Je ne comprends pas pourquoi les socialistes européens viennent de soutenir un retour à la normale des critères du pacte de stabilité.

Faire ce choix, c'est choisir la régression sociale et la continuation de la crise écologique, en privant l'union de sa capacité d'investissement dans la lutte pour la sauvegarde du climat.

Faire ce choix c'est accepter la logique ultra libérale dont nous devons absolument sortir pour sauver l'Europe.

Faire ce choix c'est renoncer à changer l'Europe et dire qu'en l’état tout va très bien madame la marquise.

Faire ce choix c'est pratiquer le même double langage qui a vu les socialistes européens et le gouvernement de François Hollande abandonner la Grèce d'Alexis Tsipras aux injonctions néolibérales de la troïka et ont de fait soumis le peuple grec à une politique d'une violence sociale terrible...

Cette gauche là n'est pas la nôtre et cette Europe la n'est pas la mienne.

L’Europe, parce que j'y crois, parce qu'elle est le bon échelon pour agir pour sauver le climat, je veux la changer. Et les écologistes veulent la changer. Alors non, nous ne soutenons pas le pacte de stabilité.

Et nous avons une batterie de propositions pour transformer la donne sociale en Europe.

J’ai parlé du droit de veto social parce que c'est systémique, et je ne veux pas être trop longue, mais croyez-moi, dans le programme que nous présenterons au suffrage des électrices et des électeurs, ce ne sont pas les mesures qui manquent.

L'Europe du care et de la justice que nous défendons commence par l'amélioration de la condition ouvrière.

Nous défendons l'idée d'une clause de l'ouvrier le plus favorisé, pour construire l'harmonisation par le haut des travailleuses et des travailleurs en Europe, contre le dumping social. Nous défendons également une politique européenne de réductions des risques professionnels par la mise en place d'un plan européen zéro mort au travail comme le réclament les organisations syndicales.

Je n'indique qu'une mesure parmi tant d'autres: comment imaginer que le travail ne s'adapte pas aux nouvelles réalités climatiques et continue à contraindre à travailler par températures caniculaires? Ce n'est ni digne, ni acceptable.

Les écologistes sont aux côtés des travailleurs et des travailleuses pour dire que leur santé ne doit pas subir les conséquences du dérèglement climatique.

Ils ne doivent pas se tuer à la tâche sous un soleil de plomb.

Nous défendons la semaine des quatre jours, la limitation des écarts de salaire de 1 à 20, une politique européenne du logement qui vise à encadrer les loyers, une politique de dignité garantie avec l’accès gratuit aux premiers litres d'eau, un minimum énergétique garanti et l'interdiction des coupures d'électricité.

Nous voulons la défense et le développement des services publics.

Listant aujourd'hui ces mesures à la va vite je ne rentre pas dans le détail, ce sera chose faite ultérieurement, à l'occasion d'une présentation de notre programme.

Mais j'indique un cap et une volonté : celle de sortir du carcan libéral pour assurer la dignité de chacune et chacun. Celle de retrouver le chemin de la justice sociale.

On nous dira que nous demandons beaucoup. Nous assumons.

Nous demandons le beurre et l'argent du beurre pour les plus précaires.

Expliquez-moi pourquoi les uns seraient condamnés à manquer pour que les autres prospèrent ? Ce n'est pas juste et ce n'est pas digne.

Pour les plus pauvres nous demandons qu'enfin justice soit rendue.

Le temps des humbles ne peut plus être ajourné, sans cesse différé, pendant que les plus riches accumulent des sommes indécentes.

Pour conduire la transition écologique dans la justice sociale, nous militons pour un ISF climatique européen.

Qu'on cesse de nous dire que l'argent manque. Ce qui manque c'est la volonté politique de réorienter le cours de la construction européenne. Or cette Europe court à sa perte si elle ne change pas de cap.

Voilà ce que nous autres les écologistes, les plus pro européens de cette élection demandons : un changement de cap politique.

Je fais campagne sur cette orientation. Et je sais qu'elle est majoritaire à gauche.

Donc je ne doute pas. Je ne me laisse influencer ni par les grands médias qui ont déjà choisi leur chouchou, ni par les ralliements inélégants.

On me dit, "Marie il faut que tu tapes sur Glucksmann. Dis que c'est un grand bourgeois, rappelle ses trahisons, etc...."

Eh bien je ne vais pas le faire.

Premièrement personne n'est coupable de ses origines familiales. Les attaques contre Raphaël Glucksmann dépassent parfois le cadre de l'acceptable. Je ne m'y joindrais pas.

Deuxièmement, sur ses ambiguïtés politiques, je ne mène pas une campagne de délation, mais une campagne d'affirmation et de clarté. Je crois les électrices et les électeurs assez adultes pour se déterminer librement.

Je ne crois pas par exemple que ceux et celles qui sont contre l'A69 et les grands projets inutiles rallieront le parti de Carole Delga, que j'ai appelée cette semaine encore à renoncer à ce projet inutile, injuste socialement, et anti écologique.

 Troisièmement, je ne participerai pas à la guerre des gauches. Je n'ai pas d'ennemis à gauche.

Ou plus exactement je n'accepte pas d'en avoir.

Je lis sur les réseaux sociaux ou beaucoup chassent en meute, la violence des attaques alimentée par la fébrilité, ou parfois par l'opportunisme.

Je ne suis dupe de rien.

Mais je vous invite à ne pas tomber dans le piège qui consiste à creuser des fossés infranchissables.

La guerre de tranchées que certains veulent mener ne conduit qu'a un Verdun de la gauche et des écologistes.

On sait ou mène la stratégie des gauches irréconciliables.

Mais ne me demandez pas non plus de me dissoudre dans des rassemblements sans centre de gravité politique affirmé. Ma matrice c'est l'écologie politique.

Mon combat, c’est celui pour la justice et le vivant, contre les politiques mortifères défendues par l'union des droites extrêmes que l'on voit fusionner sur fond de climato scepticisme et de haine de l'étranger au niveau européen.

Emmanuel Macron lui-même, qui prétendait gouverner au centre, est en train de s'« Orbaniser » en glissant sur le toboggan identitaire. Ce qui s'est passé sur la loi immigration n'est pas une simple séquence parlementaire. C’est un point de bascule dans l'histoire de notre république.

Avec ce texte on vient précariser encore plus des personnes dont la vie est déjà très difficile.

Nous devons tenir bon sur l'essentiel c'est à dire sur la dignité des personnes en situation de migration, comme je vous invite à ne rien lâcher sur la dignité des personnes en situation de pauvreté.

Nous n'avons pas de temps à perdre en vaines querelles au sein des gauches.

Notre priorité est de se battre pour une Europe qui protège les droits humains et engage une vraie transition écologique.

Chers amis, chères amies, mobilisez-vous.

Pour les partis politiques, une élection c'est une élection. Mais pour les gens, c'est une occasion de changer de sort.

Alors je dis aux plus humbles, mêlez vous de cette élection.

Je sais bien que la démocratie censitaire est de retour, que les pauvres sont exclus du champ de la représentation politique, qu'on fait tout pour vous tenir éloignés du vote et de la politique en général.

Mais empoignez cette élection.

Je dis à la jeunesse, celle des quartiers populaires comme celle des centre ville, celles des zones rurales, celle des outre mer de ne pas désespérer.

De ne pas déserter la scène de nos combats communs. Je sais bien quel avenir on vous prépare. Je connais vos peurs et vos colères. Je les partage.

Mais ne vous laissez pas voler vos lendemains. Ne laissez pas confisquer vos vies.

Ne suivez ni les semeurs de haine ni les marchands d'illusions. Empoignez cette élection.

Je dis aux femmes, mes sœurs, que partout les menaces se lèvent contre leurs droits, contre nos droits.

Je dis que nos corps sont à nous que nos vies sont à nous, que le choix de ce que nous faisons de nos utérus ne sera jamais déterminé par Emmanuel Macron, et que nous devons empoigner cette élection contre tous les réactionnaires du continent qui ne rêvent que d'une chose : assujettir les femmes pour mieux asseoir leur domination.

Femmes de tout le pays et de toutes conditions, empoignez cette élection.

À toutes et tous je donne rendez vous le 9 juin pour faire de la liste écologiste la défricheuse de l'espoir, le ferment du renouveau, la garante du vrai changement.

Ensemble nous sommes une force puissante, douce comme le retour du printemps, forte comme le jaillissement de la vie, belle comme l'envol d'une nuée d'oiseaux sur la plaine, indomptable comme une insurrection morale contre la destruction du monde.

Et rappelez-vous, on a qu'une vie, alors défendons la, ensemble.

Vive l’Europe transformée, vive la république retrouvée, et surtout, surtout vive l'égale dignité !

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