Une autre politique agricole est possible
Ces derniers jours ont été marqués par une montée légitime de la colère des agriculteurs face à l’accentuation de leur difficulté à vivre dignement. Les écologistes portent des propositions fortes pour redonner du souffle et du sens à la politique agricole européenne.
L’ÉCOLOGIE EST LA MEILLEURE ALLIÉE DES AGRICULTEURS.
Ces derniers jours ont été marqués par l’explosion d’une colère légitime des agriculteurs face à la dégradation de leurs conditions de travail et de vie. Les écologistes portent des propositions fortes pour réorienter radicalement la politique agricole européenne, et lui redonner du souffle et du sens.
Les agriculteurs sont en première ligne face au changement climatique. Sécheresse, gel, inondations extrêmes : les catastrophes se multiplient. Le problème, c’est que la politique libérale menée en Europe aggrave encore davantage les difficultés des agriculteurs, fragilise le système agricole dans son ensemble et entrave tout mouvement de transition du secteur.
À l’écoute des agriculteurs, la question du revenu revient en permanence. Un véritable étau enserre le monde agricole : les prix des produits alimentaires s’envolent (+11,9% en 2023) pendant que le revenu des agriculteurs baisse de près de 10%. Entre le producteur et le consommateur, qui se taille la part du lion ? Les intermédiaires de l’agro-industrie (dont les bénéfices cumulés ont plus que doublé entre 2021 et 2022) et la grande distribution.
Pendant ce temps, 80% des subventions de la PAC vont à 20% des exploitations, généralement les plus grosses et les plus industrialisées, et l’Europe signe sans ciller des accords de libre-échange qui imposent une concurrence déloyale aux producteurs de l’UE. Des standards exigeants pour nos paysans, et la course au moins-disant social et environnemental pour tout ce qui est importé du reste du monde : ce modèle ne peut pas tenir.
Pour faire face, nous proposons de refonder le pacte agricole, en commençant par trois chantiers :
💡L’annulation de la dette des agriculteurs, sur la base d’un audit national de la dette paysanne permettant de cibler en priorité les petites exploitations.
💡Un revenu garanti sur trois ans, condition indispensable pour permettre aux paysans et paysannes de retrouver le sens du long terme et de rompre définitivement avec un modèle qui les condamne à disparaître.
💡Une sortie des accords de libre-échange qui imposent une concurrence déloyale aux agriculteurs européens.
Les agriculteurs français ont toutes les raisons d’être en colère. Ce qui ravage notre agriculture, ce n’est pas le Pacte Vert, mais les vices conception de la PAC acquise aux dogmes libéraux d’un autre âge. Pousser un agenda écologique sans prendre la crise sociale en compte n’aurait aucun sens.
Cette crise aurait pu être évitée ; maintenant qu’elle est là, saisissons-nous de cette occasion pour remettre à plat l’ensemble des règles du jeu.