Sauvons les fonds marins des entreprises minières !
Interdisons l’exploitation minière en eaux profondes
Depuis quelques mois, de nombreuses entreprises et États s’intéressent de plus en plus à nos fonds marins pour les métaux précieux qu’ils cachent. Or, les conséquences de leur extraction seraient catastrophiques : cela détruirait des écosystèmes déjà fragiles et libérerait des quantités colossales de carbone. Il est impératif d’interdire toute activité minière en eaux profondes, et l’UE la première, doit s’engager pour défendre ses eaux territoriales.
Pourquoi s’opposer à l’exploitation minière en eaux profondes ?
Déjà rendu vulnérable par le changement climatique, la surpêche, les pollutions diverses et l’exploitation offshore, l’océan fait face à une nouvelle menace grave. Au-delà de 200 mètres de profondeur, les fonds marins abritent des ressources importantes en cuivre, en cobalt, en nickel ou encore en manganèse. Ces ressources attirent les convoitises de nombreux États et entreprises avides d’étendre leur mainmise sur de nouveaux espaces à exploiter et saccager. Nous connaissons mieux la surface de la lune que celle des fonds marins ; pourtant nous savons déjà que des millions d’espèces animales et végétales y vivent… pour l’instant. Le fond des océans et les espèces qui y habitent sont en danger.
La Norvège envisage d'exploiter 281 000 km² de ses fonds marins. Il est encore temps de l'empêcher.
Comment agir pour aider ce combat
En juillet dernier, l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) a retardé d’un an les négociations devant octroyer l’autorisation aux industries minières de commencer l’exploitation des fonds
marins. Une victoire d’étape obtenue grâce aux ONG, à
une immense mobilisation citoyenne et scientifique ainsi qu’à l’alliance des parlementaires du monde entier, emmenés par Marie Toussaint, Caroline Roose et le député des Vanuatu Ralph
Regenvanu !
Mais la bataille n’est pas terminée. Nous devons convaincre l’ensemble des 168 pays de la nécessité d’un moratoire sur les activités minières en
eaux profondes. Le Parlement européen s’est lui aussi positionné en faveur de ce moratoire. Mais l’Union européenne peut,
et doit agir diplomatiquement pour que ces appels ne restent pas des vœux pieux.
Pourquoi c’est important
Près de 50% de biodiversité perdue d'après les premières études
L’exploitation des fonds marins est un projet relativement nouveau et l’intérêt des industriels est récent. Les scientifiques avaient peu de recul sur l’impact de l’extraction minière et ses répercussions sur la biodiversité. Or, la publication en juillet dernier de la revue Current Biology montre que les créatures marines abandonnent les zones soumises au passage des machines excavatrices utilisées pour extraire des profondeurs les minerais (cuivre, cobalt, manganèse, nickel…). En 2020, le Japon a mené une excavation « test » d’un mont sous-marin riche en cobalt situé à 900 mètres sous la surface de l’eau, dans l’océan Pacifique. Cette opération n’a duré qu’ 1 h 49, sur une surface mesurant à peine 130 mètres de long.
Et pourtant, elle a eu des effets considérables sur cet écosystème. Les résultats de l’étude menée par les scientifiques sont frappants : plus d’un an après l’excavation, la densité des animaux marins était inférieure à 43% à la normale.
L’étude montre également que dans les zones adjacentes, la densité d’animaux avait baissé de 53%, ce qui montre que l’excavation ne s’arrête pas uniquement à la surface prévue. Ces nouvelles données montrent, selon les auteurs de l’étude, que « même l’exploitation à très petite échelle » des fonds marins peut compromettre de manière « substantielle » les espèces qui y vivent.
L’exploitation minière peut « fortement perturber » ces habitats, et entraîner « des extinctions, des destructions d’écosystèmes d’intérêt mondial, et des dommages encore inconnus à un environnement essentiel pour la santé humaine et la planète ». Selon François Chartier, chargé de campagne Océans au sein de Greenpeace : «Lancer l’exploration minière des eaux profondes serait une catastrophe environnementale annoncée.» Il nous faut s’opposer massivement à ces projets d’exploitation car nous dépendons de l’Océan. Celui-ci absorbe d’énormes quantité de C02 et est considéré par les scientifiques comme un véritable poumon de la Terre.
L’Union européenne doit s’engager :
vous nous aidez ?
La Commission européenne et le Parlement européen sont à l'origine d'appels
en faveur d'un moratoire international sur l'exploitation minière en eaux profondes jusqu'à ce que
les lacunes scientifiques soient comblées.
Cependant, d’autres pays n’attendent pas, comme la Norvège qui a décidé d'ouvrir 281 000 km2 - une superficie presque équivalente à celle de l'Italie - à l'exploitation minière des fonds
marins. Elle pourrait ainsi devenir le 1er pays à se lancer dans l’exploitation des fonds marins. Après un
accord établi fin 2023, le vote définitif au Parlement doit se tenir en janvier.
Il est encore temps de se mobiliser !
L’Union européenne doit montrer l’exemple et se positionner contre l’exploitation en eaux profondes. En tant que
liste Les Écologistes, c’est un combat que nous porterons et nous ferons tout ce qui est possible pour défendre et préserver l’océan.
Si vous êtes convaincus, vous aussi, qu’il faut protéger les océans, rejoignez-nous !