POUR Interdir les nouveaux ogm
Ne laissons pas l’agro-business semer ses graines en europe
En février 2024, les eurodéputés sont appelés à se prononcer pour ou contre l’autorisation d’introduire de « nouveaux OGM » dans l’agriculture européenne. Présentée comme la solution miracle aux maux des agriculteurs : la mise en circulation d’OGM sans traçabilité et sans aucune étude préalable bafoue le principe de précaution que chaque citoyen est en droit d’exiger. Il est urgent de s’opposer à ce coup de force des lobbies de l’agrobusiness.
Soyons des millions pour contrer la modification du vivant
Le passage en force des lobbies
Au début des années 2000, grâce aux résistances des paysans et de l’opinion publique, l’Europe interdisait les organismes génétiquement modifiés (OGM) dans ses champs. À l’époque, les lobbies matraquaient que les agriculteurs ne pouvaient s’en sortir sans OGM, et que ces derniers étaient la meilleure solution pour réduire les pesticides.
Résultat : à l’échelle mondiale, l’utilisation du glyphosate, cancérogène probable, a été multipliée par quinze depuis l’introduction en 1996 des cultures génétiquement modifiées pour résister à cet herbicide. Les OGM ne réduisent pas l'utilisation de pesticides : ils sont surtout un très bon engrais pour les profits de l’agrobusiness. En brevetant le vivant et rendant dépendants les agriculteurs à leurs semences et à leurs pesticides, les multinationales agrochimiques enchaînent les paysans !
Presque 30 ans après : l’histoire se répète. Les lobbyistes targuent des “nouveaux OGM” mieux adaptés au changement climatique. L’industrie a tenté un passage en force. Bayer et Corteva, deux multinationales agrochimiques, ont profité d’un flou juridique autour des nouvelles techniques de modification génétique du vivant pour feindre que leurs OGM n’en étaient pas. La cour de justice de l’Union européenne en 2018 a tranché : ces “nouveaux OGM” sont des OGM et n’ont pas leur place en Europe.
Mais pour poursuivre leur introduction sur le marché, les deux multinationales ont demandé à l’Union européenne d’adapter sa législation à leurs besoins. Et c’est ce qu’a fait l’Europe en ouvrant le débat en commission ! Dans la droite ligne des demandes des lobbies, le texte présenté au parlement en février 2024 vise à autoriser ces OGM avec une dérégulation débridée : aucune étude d’impact et aucune indication d’origine pour le consommateur.
Les variétés résistantes au changement climatique, ce sont les paysans qui les mettent au point. Quand nos cultures seront polluées par des OGM, toute cette ressource héritée d’une sélection convergente des hommes et du milieu depuis des générations sera perdue.Benoît Biteau
Les OGM, désastre écologique, sanitaire et anti démocratique
Dans le cas où l’Europe ouvrirait ses portes à la culture OGM, les désastres sur la biodiversité seraient considérables. Bien sûr par la mort immédiate des végétaux aspergés de glyphosate, car comme il y a 30 ans, aucune étude d’impact ne prouve que ces OGM réduiront l’utilisation de pesticides. Mais aussi parce que ces nouveaux OGM peuvent transmettre leurs gènes dans les écosystèmes, via la pollinisation, pouvant ainsi toucher des végétaux à plusieurs kilomètres à la ronde. Dans une telle disposition : il deviendra impossible de garantir au consommateur une agriculture biologique ni même conventionnelle sans risque d’une contamination OGM.
Des milliards sont en jeu si le projet est adopté. L’agrobusiness n’a qu’une hâte : se gaver sur la santé des agriculteurs en s’essuyant les pieds sur le respect du vivant et l’information fiable au consommateur.